Sophie était jeune et grâce à ses bonnes notes à l’école, avait convaincu ses parents de lui acheter un kart à pédale. Tout en métal, une structure tubulaire, d’ une couleur jaune clinquante,  comme celle de la mythique Lamborghini. Il était magnifique ! Ainsi, tous les soirs près l’école, au volant de son engin, elle paradait fièrement les rues de son quartier résidentiel. Les garçons en vélos, étonnés, la considérait avec respect tandis que les filles, toujours en vélos, avaient plutôt tendance à la considérer avec mépris (elles étaient jalouses, rien de plus). Quoi qu’il en soit, Sophie voulait sortir des sentiers battus. Et, un soir, elle prépara son sac à dos dans le garage de ses parents en vue d’aller voir d’autres horizons. Elle sangla son backpack derrière le siège, lequel contenait tout l’attirail d’un pirate : des jumelles, un canif, une boussole, une carte géographique, un réchaud à gaz, une gamelle en tôle, quelques conserves, une tente et un sac de couchage. Voilà, elle était prête à partir en vadrouille, se disait-elle. Évidement, Sophie n’avait que douze ans, et malgré le fait qu’elle soit intelligente, elle n’avait pas encore conscience des notions de mesure. Pour elle, deux kilomètres, c’était déjà le bout du monde (surtout en kart à pédales !) C’est ainsi qu’un vendredi soir, à dix-sept heures, elle décida de partir à l’aventure. Bien sûr, elle savait que ses parents ne seraient pas contents, cependant, elle fut attirée comme un aimant par le désir foudroyant de vivre un week-end à elle. La voilà qui quitte le garage au volant de son kart, vers sa destinée…